L’inventaire et le diagnostic d’un territoire bocager peut se faire via différentes méthodes suivant les objectifs, les dimensions du territoire à expertiser et les moyens à disposition.
L’outil informatique avec l’utilisation du Système d’Information Géographique (S.I.G) permet de représenter et caractériser les bocages et leurs composantes de manière quantitative à partir de données référentielles (BD ortho IGN, images satellites). Cette méthode a été expérimentée sur le Pays Bressuirais au nord des Deux-Sèvres sur plus
de 80 000 hectares.
Diagnostic paysager du Pays Bressuirais
Dans le cadre d’inventaires sur le terrain qui ont pour objectif d’évaluer la qualité d’un bocage et notamment son attractivité pour la faune sauvage, l’ONCFS a élaboré une typologie des haies en neuf classes :
Une typologie des haies pour évaluer
Une étude a été réalisée à l’échelle de la région Limousin, combinant approches quantitative et qualitative.
Quel avenir pour le bocage du Limousin ?
Un autre moyen d’évaluer la qualité du bocage serait l’utilisation de bioindicateurs. Suivre des espèces indicatrices permettrait d’apprécier la qualité du bocage localement voire même d’évaluer l’efficacité des politiques mises en oeuvre sur ce milieu. Des références sont à rechercher dans ce domaine.
Comment caractériser l’attractivité du bocage pour la faune sauvage
Exemple de protocole pour recenser l’avifaune des milieux cultivés et prairiaux
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Une étude scientifique sur trois années (2011 – 2013), Paysages de bocage et Biodiversité, intégrer les reptiles et les amphibiens
dans la gestion conservatoire du bocage
Dans le cadre de la démarche nationale Trame Verte et Bleue, le Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie a lancé un nouvel appel à projet de recherche DIVA « action publique, agriculture et biodiversité », portant cette fois-ci sur les continuités écologiques dans les territoires ruraux et leurs interfaces.
C’est dans ce cadre, qu’une équipe pluridisciplinaire de chercheurs a élaboré un programme baptisé AMELI « Analyse Multi-Echelle des Lisières pour la réalisation de la trame verte de la région Poitou-Charentes ».
Cette équipe rassemble des membres de l’UMR ADES (CNRS/Université de Bordeaux), du MNHN, de l’INRA et deux entités régionales de l’ONCFS (Pôle bocage et CNERA de Chizé). Le CETE Sud-Ouest et le Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres sont également associés à cette étude.
L’objectif de ce programme de recherche de 3 ans est de contribuer à une meilleure connaissance des continuités écologiques du bocage et à leur prise en compte aux différentes échelles, depuis l’échelon national jusqu’au niveau opérationnel local des documents d’urbanisme.
L’approche privilégiée s’appuie sur une démarche de médiation entre les constructions scientifiques (modèles de déplacement de la faune, cartographie des continuums, classification d’images satellitaires, etc.) et les représentations locales (élus, usagers, etc.) de la biodiversité.
Dans un premier temps, l’étude se focalise sur le bocage bressuirais (l’une des zones d’intervention du Pôle bocage) mais elle permettra au-delà de son intérêt local, de considérer les espaces bocagers de l’ensemble de la région Poitou-Charentes puis de contribuer à la trame nationale.
ZOOM sur un volet de l’étude en cours La réalisation d’une carte fait entrer de nombreux paramètres, il est ainsi possible d’obtenir une multitude de cartes à partir de mêmes données. Tous ces choix réalisés par le cartographe ne sont pas neutres, c’est pourquoi il est important d’intégrer les acteurs locaux lors de la mise en place de nouvelles politiques notamment celles concernant la biodiversité afin d’assurer leur efficacité. A l’automne 2012, une doctorante en géographie de l’Université de Bordeaux a sollicité les acteurs du bocage bressuirais et les a suivis à travers le bocage pendant qu’ils photographiaient les éléments qui constituent leur bocage et leur haie. Au total c’est 258 photos qui ont été prises, chacune a été analysée pour au final servir de fondement à un cycle d’ateliers participatifs au cours duquel les participants ont été amenés à définir les éléments qui forment les continuités écologiques. Peu à peu, au fil des ateliers, les participants ont fait évoluer leurs critères pour définir les continuités écologiques. En effet en fonction des supports utilisés ce ne sont pas les mêmes notions qui sont mises en avant, à partir des photographies (vue du dedans) la continuité des haies semble primordiale, la moindre trouée est alors jugée de manière très défavorable mais quand on utilise un support cartographique (vue du dessus) ces mêmes trouées deviennent secondaires car ce qui prime est alors la densité des haies. Cette expérience a permis à la fois la réalisation de plusieurs cartes des continuités écologiques à partir des savoirs locaux et a également permis aux participants de développer un regard critique sur la construction de cartes. Aurélie Bousquet, doctorante équipe ADESS |
Contacts :
amelot[at]u-bordeaux3.fr
sophie.morin[at]oncfs.gouv.fr
LBBE : Sébastien Devillard & Arzhela Hemery
ONCFS : Sandrine Ruette, Jean-Michel Vandel & Jérémy Larroque
Chambre d’agriculture de l’Ain & CIVB : Bénédicte Monceret
ITAVI : Sophie Lubac
(sous la direction de Sébastien Devillard, Université de Lyon)
Contexte : Le projet POULHAIECREM est financé dans le cadre de la phase 3 du programme de
recherche DIVA « Action publique, Agriculture et Biodiversité » du Ministère de l’écologie, du
développement durable et de l’énergie, qui porte sur les continuités écologiques.
Contenu : Le projet PoulHaieCREM a pour objectif de déterminer si le réseau des haies peut faciliter
la prédation des poulets dans les élevages de l’AOP Poulet de Bresse de plein air par de petits
carnivores (renard, fouine et martre) dont les déplacements seraient facilités par ce réseau.
L’enjeu est :
scientifique : déterminer le rôle des continuités écologiques dans la sélection de l’habitat et la
génétique des populations d’espèces prédatrices,
économique et environnemental : concilier la réhabilitation d’un réseau de haies tout en
protégeant les exploitations avicoles,
anthropologique : déterminer la perception globale des politiques d’aménagement du réseau bocager par les éleveurs.
Le projet se propose de :
déterminer la place des haies dans l’utilisation et la sélection de l’habitat par les petits
carnivores par suivi télémétrique à fine échelle spatiale (GPS),
décrire la génétique du paysage de la fouine pour mieux appréhender les capacités de
déplacements des individus au sein des populations vivant en milieu bocagé et très
fragmenté,
évaluer selon les prédateurs concernés les dommages aux exploitations avicoles, qui seront
définies par leurs pratiques d’élevage et leurs habitats voisins, comme la densité des haies.
Cela afin, d’évaluer les facteurs de risques de prédation par les carnivores.
PoulHaieCREM compte mettre en place une coordination ainsi que des collaborations locales entre
tous les acteurs du monde rural : organismes de recherche et de gestion de la faune sauvage
(Université, ONCFS), organismes impliqués dans la filière agricole (Chambre d’agriculture, syndicats
professionnels, ITAVI), associations (associations départementales de piégeurs, fédérations
départementales de chasseurs), et acteurs de l’aménagement du territoire (Région Rhône-Alpes,
communauté de commune).
Le projet compte également réaliser une étude socio-écologique sur la perception globale des
politiques d’aménagement du réseau bocager par une enquête d’opinion et de ressenti auprès d’un
panel d’éleveurs.
Objectifs opérationnels
évaluer l’impact quantitatif et qualitatif des prédateurs (oiseaux et petits carnivores) sur les
élevages avicoles en Bresse,
rapporter aux organismes en charge de l’aménagement du territoire l’innocuité des
programmes de réhabilitation des haies sur la performance d’élevages avicoles ou a contrario
de proposer des ajustements de ce programme.