Dans le cadre de ses études conduites sur les bocages dans l’ouest de la France, la Direction des Etudes et de la Recherche de
l’O.N.C.F.S. utilise une typologie des haies qui permet d’apprécier leur capacité d’accueil vis-à-vis de la faune sauvage.
Cette typologie, présentée ici à titre indicatif, peut bien sûr être adaptée suivant les spécificités régionales et les objectifs d’étude.
Elle a été complétée par quelques conseils concernant des pratiques de gestion.
Le travail de relevé de terrain est souvent réalisé avec un fond de carte I.G.N. Ces cartes ont été produites au cours de la dernière mission aérienne qui date parfois de plusieurs années. C’est pourquoi certaines haies présentes sur les cartes papiers peuvent avoir disparu sur le terrain. Cette classe 1 codifie ainsi les haies ou autres éléments disparus depuis la dernière mission I.G.N. Afin de faciliter le travail de l’observateur, il est important de codifier ces haies. La comparaison du maillage entre deux missions I.G.N. permet de mesurer l’évolution du maillage
La suppression de certaines haies ou la création d’une bordure de champ sont souvent accompagnées dans les régions d’élevage, par la pose d’une clôture de fil barbelé, de grillage à moutons (ursus) ou d’une clôture électrique. Cette lisière permet le développement d’une strate herbacée et parfois même au fil du temps d’une strate arbustive basse discontinue au hasard des semis réalisés par les oiseaux.
Intérêt pour la faune :
Ce nouveau linéaire constitue un embryon de haie spontanée. Ce type de milieu peut être intéressant comme zone de gîte ou encore site de nidification pour les espèces nichant au sol.
A l’occasion du regroupement parcellaire entre exploitations, certains éleveurs peuvent être amenés à regrouper par exemple deux prairies. L’ancienne haie de limite est alors livrée au bétail qui au fil du temps va par piétinement et/ou frottement, entraîner la destruction des végétaux. Le niveau de dégradation est tel qu’on ne devine plus sur le terrain que quelques souches dépérissantes.
Resrauration
Il peut être envisagé pour ce type de linéaire une restauration par recépage, un renforcement par plantation en potée puis une mise en défend contre le bétail.
Le type H4 est une variante de la classe 3 : les agriculteurs n’ayant conservé de la haie que les arbres têtards et de haut-jet pour le confort des animaux. C’est donc un alignement arboré qui peut faire l’objet d’un renforcement par plantation puis d’une mise en défend.
Les haies conservées en haie basse font habituellement l’objet d’une taille annuelle en façade ainsi que d’une coupe sommitale. Ce mode de gestion est souvent accompagné d’une sévère réduction de la strate herbacée des banquettes de la haie.
Ce modèle de haie basse peut présenter certains intérêts aux yeux de l’agriculteur en facilitant la surveillance des troupeaux, la circulation des engins agricoles. Judicieusement disposée, elle peut améliorer la perception paysagère (fenêtres bocagères)…
En revanche, ce mode de gestion entraîne la suppression de la fonction reproduction de la haie pour les espèces nichant dans les strates arbustives hautes (Colombidés…), de la fonction alimentation pour les espèces frugivores et l’intérêt pour les insectes pollinisateurs.
De plus, la réduction des banquettes herbeuses souvent associée à ce type de haie limite considérablement leur intérêt pour le couvert, le gîte, la nidification au sol, le refuge des auxiliaires des cultures et pour la conservation de la flore spécifique des lisières des haies.
Attention, le type H5 peut être confondu avec le type H6. La pousse annuelle des végétaux ligneux peut dépasser le mètre, visuellement, la haie ressemble alors à une haie de type H6. En regardant sur la partie haute de
la haie, il est facile d’observer la hauteur de la coupe sommitale de l’année précédente
C’est une variante de la classe 5. Ce modèle présente pour les agriculteurs les intérêts cumulés de la haie de type 4 et celle de type 5. La présence d’arbres à lierre va, en règle générale, et pour tous types de haies, être très favorable à la biodiversité.
Les haies vives, sans arbre, gérées en haies hautes sont des modèles performants et incontournables pour répondre aux besoins notamment de l’avifaune bocagère sédentaire et migratrice. Une gestion appropriée des banquettes augmente considérablement le potentiel de cette classe. Il est obligatoire de mettre en œuvre un calendrier d’entretien prenant en compte les exigences biologiques de la faune sauvage (périodes de nidification).
Une gestion appropriée par balivage peut faire évoluer ce modèle vers une haie à trois strates. Attention, avant leur entretien annuel, les haies de type H5 et H5b peuvent être confondues avec la haie de type H6.
La haie complète multistrate représente un modèle de linéaire multifonctionnel. Accueillant un maximum d’espèces animales, elle répond à l’essentiel des exigences de la faune. Sa présence favorise la biodiversité dans le paysage dans la mesure où elle fait partie d’un maillage cohérent, assurant par connexion avec d’autres linéaires, la fonction de corridor écologique. Ce type répond également aux fonctions climatiques, hydraulique…
La haie multistrate assure ses rôles dans la mesure où une restauration est régulièrement réalisée tous les 10 à 15 ans. La restauration garantit le dynamisme de la strate arbustive et herbacée en facilitant l’ensoleillement. Une haie multistrate non restaurée évoluera vers un alignement arboré dont la majorité des fonctions, à moyen terme, sera annulée.
Les haies nouvellement implantées méritent un classement à part. En effet, leurs fonctions sont très dépendantes du choix des essences, du paillage utilisé, de l’intervention des cinq premières années. Il faut porter beaucoup d’attention au suivi des ces nouvelles plantations pour qu’elles puissent offrir un optimum en matière de biodiversité.
Si un film en plastique a été posé au stade de la plantation, il faut procéder à son enlèvement à l’occasion des recépages dés la 3ème année ou vers la 5ème année, suivant la dynamique des plants.
A l’âge de 10 ans, la H8 pourra rentrer dans les autres classes décrites souvent en H6 ou H5. ce n’est qu’a 15/20 ans qu’elle peut accéder en H7.
La haie "urbaine" et le mur vert, représentent les haies et alignements de végétaux non autochtones souvent utilisés pour délimiter des propriétés en zone pavillonnaire ou périurbaines. L’absence de végétaux locaux, limite la potentialité d’accueil de la faune sauvage. Les haies monospécifiques tels que les haies de Thuyas sp. ou de lauriers palmes limitent l’arrivée d’espèces végétales spontanées au sein de la haie.