Pôle Bocage
et Faune Sauvage

L’équilibre entre les espèces est lié à la complexité du milieu bocager

Le bocage apparaît comme un milieu très riche, mais où l’amplitude des phénomènes biologiques est habituellement tamponnées, amortie, sans doute de la complexité des interrelations (Constant et al. 1976b –Libois et Rosoux, 1990, inter alia).
Saint-Girons (1952, 1963 et 1976) observe la rareté des explosions démographiques des populations de rongeurs en milieu bocager, ce qui a disparu dans l’openfield : l’analyse du contenu des pelotes d’un rapace, récoltées dans une région bocagère, indique qu’aucune espèce n’atteint le tiers des proies consommées, quatre constituant l’essentiel du régime, lorsque, dans un openfield, une seule, le campagnol des champs (Microlus arvalis), représente environ 70 % des mammifères capturés. Pourtant, les conditions écologiques du bocage (abondance de la nourriture et du couvert, conditions climatiques tempérées), sembleraient favorables aux pullulations massives. Or, il n’en est rien.

Cependant, les régulations de populations peuvent être liées à de nombreux facteurs, d’importance variable, tels que ceux existant chez les rongeurs (Constant, 1976 –Constant et al. 1976b –Saint-Girons, 1965 et 1976), et sui peuvent être appliqués à d’autres groupes :

- les relations prédateurs-proies : la prédation, élément essentiel, provient de divers
groupes de vertébrés (reptiles, oiseaux, mammifères), et se manifeste de manière marquée sur les talus. Par exemple, c’est à ce niveau que les captures de belettes sont les plus fréquemment enregistrées (Constant et Richard, 1975). En outre, certains prédateurs, comme le putois, ont un spectre de proies très large, et un effort de prédation sur telle ou telle proie qui coïncidera avec sa disponibilité (Lodé, 1991b et c. inter alia) ;

- les relations intraspécifiques, par le truchement de la surface du domaine vital, influencent la distribution. L’importance des aires des domaines vitaux du mulot ou campagnol roussâtre, par exemple, explique, en partie, la répartition régulière et l’absence de pullulation chez ces espèces : les possibilités de rencontre intraspécifiques sont multipliées au niveau des talus, par les surfaces relativement faibles de ceux-ci , ou les densités de populations qui y sont, généralement, observées :

- Les relations interspécifiques, par la compétitions pouvant exister entre certaines espèces (mulot gris et campagnol roussâtre) :

- Les facteurs génétiques qui expliquent en partie les « effets de masse ou de groupe »

- Sans oublier l’influence de l’homme, notamment au travers des techniques culturales.

 

logo Ministère de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la forêt logo Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie