Pôle Bocage
et Faune Sauvage

Importance de la qualité de l’habitat

Les reptiles ont des besoins spécifiques et doivent rechercher un compromis entre les besoins pour la thermorégulation, la chasse et les abris. Ils vont donc être dépendants de la structure de végétation et de la présence de microhabitats variés, présentant des zones de végétation denses pour s’abriter et des zones ensoleillées à proximité immédiate du couvert végétal pour réguler leur température et des proies en nombre suffisant. Les zones de bordure, tels que les lisières, les haies, les bords de chemins, les voies ferrées correspondent exactement à ces besoins spécifiques et bivalents (abri et exposition). A l’échelle de l’écosystème, l’écotone (frontière séparant deux milieux de types différents) constitue donc une composante essentielle de l’habitat des reptiles en offrant une nourriture importante, un large spectre de conditions microclimatiques et des zones refuges.

Les reptiles présents dans le milieu bocager sont nombreux. En général, les espèces les plus thermophiles, sont le lézard des murailles (Podarcis muralis), le lézard vert (Lacerta bilineata), le lézard vivipare (Zootoca vivipara) la vipère péliade (Vipera berus) (au nord de la Loire) ou la vipère aspic (Vipera aspis) (au sud de la Loire), sont les plus faciles à observer. Mais d’autres plus discrets comme la couleuvre d’esculape (Elaphe longissima), la couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), et l’orvet (Anguis fragilis) peuvent être révélés dans ce type de milieu par des méthodes appropriées telles que la pose de plaques (Naulleau et al, 2000). Par exemple, sur 100 m de haies une quinzaine de lézards verts, une dizaine de couleuvres à colliers et une trentaine de vipères peuvent être présents. La densité des reptiles est proportionnelle à la longueur et la qualité des haies et des lisières boisées (Saint Girons et Duguy, 1977).

Une étude réalisée par Saint Girons montre également le nombre important de vipères présentes près de lisières, de talus et de haies (Figure 1).

Les reptiles sont étroitement associés aux zones de lisières. En forêt de Chizé, l’équipe du CNRS capture plusieurs centaine de serpents chaque année aux abords des lisières forestières. De plus la structure des lisières semble plus importante pour les reptiles que leur nature (Blouin-Demers et al, 2001). Les voies ferrées sont également très fréquentées par les reptiles et jouent un rôle sur le maintien de leurs peuplements (Graitson et Jacob, 2001). Dans certaines zones fortement remembrées elles constituent les uniques zones refuges.

 

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