Oiseaux
Le tableau suivant mentionne les espèces représentatives du peuplement avien d’un paysage bocager du grand-ouest.
Constant et al. (19776a) estiment à une cinquantaine les espèces d’oiseaux pouvant être répertoriées dans une structure bocagère. Hypothèse confortée par les travaux de Collette (1973), qui en observe 51 dans une zone à petites mailles du sud de la Manche, par ceux de Lang (1979) qui en identifie 54 ou 55 dans deux communes du Calvados, ou par ceux de Grafeuille et al. (1981-1982) qui en comptabilisent 64 en Haute-Vienne.
Bien entendu, compte tenu de l’extraordinaire flux qui traverse le bocage en toutes saisons, souvent de façon discrète, et des limites des différentes méthodes d’étude, ces chiffres peuvent fluctuer.
Chez les passeriformes, ordre le plus étudié, les turdidés peuvent représenter près du tiers de l’avifaune, alors qu’ils n’en représentent que 5,7% dans un paysage remembré sans talus (Chandor & Le Chapt, sans date - Eybert & Mahéo, 1975 - Lang, 1979°, même si les polyphages sont les plus nombreux, ce qui est une nouvelle preuve de l’équilibre des milieux bocagers (Eybert é Mahéo, 1975).
La diminution ou la disparition de la grande majorité des rapaces nocturnes, et de quelques diurnes, est liée à la raréfaction des sites qui leur sont favorables (vieux arbres comme les chênes-têtards) et de leurs proies, alors qu’ils contribuent par leur présence à maintenir l’équilibre de l’agrobiocénose d’une zone bocagère (Chandor & Le Chapt, sans date - Eybert & Mahéo, 1975 - Le Duc, 1976). La Chouette chevêche notamment, y semble particulièrement sensible (Clec’h, 1993 - Fornairon, 1985 - Lecorre, 1987 - Mauvieux, 1994).
Quant à l’avifaune cynégétique, le milieu bocager est un lieu de nidification ou d’alimentation très important (Aebischer et al., 1994), tant, par exemple, pour le Pigeon ramier qui apprécie tout particulièrement les chênes ou frênes colonisées par le lierre (Aubineau, 1988), que la Perdrix rouge, pour laquelle les haies sont un milieu très fréquenté (Aubineau, 1980 - Berger 1984 et 1987).
En outre, bien que très lié aux zones humides en période de reproduction, le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) s’observe en zone bocagère - construction de nid et élevage de jeunes - (Constant et al., 1976a), tout comme le Vanneau huppé (Vanellus vanellus) (Pincon, 1992), ou l’Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) (Recorbet & Berthelot, 1987 - Tavenon, 1991). Ceci confirme le caractère attractif de cet agroécosystème.