Une convention Agriculture - Faune sauvage - Chasse en Saône et Loire, actant la mise en œuvre du dispositif Agrifaune dans le département, a été signée en 2008 entre les quatre partenaires que sont l’Office national de la Chasse et de la faune sauvage, la Chambre d’agriculture, la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles et la Fédération départementale des chasseurs.
Le dispositif Agrifaune 71 vise la prise en compte de la biodiversité dans les pratiques agricoles. Il s’agit en particulier de concourir au développement d’une agriculture durable, de préserver la faune et ses habitats et de constituer un réseau national d’exploitations agricoles de référence mettant en œuvre des pratiques favorables à l’expression de la biodiversité. La mise en œuvre de ce dispositif en Saône et Loire, repose sur un plan d’actions organisé autour de trois thèmes essentiels :
le bocage ou comment le prendre en compte dans l’exploitation agricole,
la mosaïque d’habitats ou comment la conserver voire l’améliorer,
la reproduction de la macrofaune ou comment la prendre en compte dans les pratiques agricoles notamment la fauche, la récolte et l’entretien des espaces.
Le dispositif Agrifaune est particulièrement mis en œuvre sur trois sites en Saône et Loire (Bresse, Charolais, Autunois). Le groupe de travail mis en place en Bresse avec des exploitants concerne plus particulièrement les communes de Saint Usuge, Montcony et Montagny près Louhans.
Le constat établi par le groupe de travail en Bresse montre qu’à l’échelle de l’exploitation agricole locale, l’entretien des haies pose différents problèmes d’ordre économique, technique, culturel ou d’organisation du calendrier de travail de l’exploitant. Sans solution à ces différents problèmes, la poursuite de l’arrachage des haies déjà très largement pratiqué ces dernières années, parait inéluctable.
Après avoir dressé ce constat, des actions d’information sur le bocage ont été réalisées, en particulier de sensibilisation sur les impacts des modes de gestion employés localement à l’égard de la biodiversité. Ces dernières ont été menées auprès des exploitants agricoles locaux mais aussi auprès des communes concernées par le dispositif Agrifaune.
C’est donc après une phase d’information, d’échange et un constat clairement élaboré qu’il a été décidé de mettre en œuvre des actions de terrain. Ces actions ont pour objectifs d’améliorer les pratiques actuelles d’entretien ou d’en adopter de nouvelles. Il s’agit d’aboutir à une conservation de la très forte biodiversité attachée au bocage mais aussi du patrimoine paysager bressan.
Ces actions sont au nombre de trois :
Proposer des améliorations des cahiers des charges des mesures agro-environnementales territorialisées relatives à l’entretien du bocage. Ces mesures sont proposées aux exploitants dans le cadre du dispositif Natura 2000 sur le site de la Seille à l’amont de Louhans.
Etablir une note de recommandations au sujet de la prise en compte de la biodiversité dans le cadre des travaux d’entretien des milieux réalisés par les communes.
Etudier l’opportunité d’utiliser voire d’acquérir du matériel adapté de type lamier à scie.
Ce dernier point constitue l’objet du projet d’étude présenté ci-après.
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Cette note vise à faire prendre en compte la biodiversité dans les pratiques d’entretien mécanique que mettent en œuvre les collectivités locales, en particulier l’entretien des haies, des talus, des bordures de bois ou bosquets ainsi que certaines surfaces de type friches, prairies, abords d’étangs, etc.
Cette note fait état de certaines conséquences sur la flore et la faune des pratiques évoquées. Elle renseigne également sur les dates de reproduction de plusieurs espèces de faune. La reproduction est une période particulièrement importante au cours du cycle biologique annuel des espèces et elle est particulièrement concernée par les travaux d’entretien.
Il ne s’agit pas de stigmatiser telle ou telle pratique par ailleurs nécessaire pour des conditions de sécurité ou de pérennité même de certains milieux ou éléments fixes du paysage, mais de sensibiliser et proposer, lorsque cela s’avère possible, des alternatives en tenant compte de contraintes techniques ou des moyens à mettre en œuvre.
Cette note est constituée de fiches par thème :
Les haies, les fossés et les talus,
Les bois, les bosquets et les allées forestières,
Les Friches et les aménagements divers,
Les étangs et les lagunes.
Partenaires AGRIFAUNE Saône-et-Loire - Mars 2013
Le constat de l’érosion du bocage bressan a été rapidement dressé par les participants au groupe de travail Agrifaune Bresse, qui ont réfléchi aux solutions possibles pour concilier agriculture actuelle, agriculture future et conservation à long terme du bocage présent sur ces exploitations. Cette régression a été particulièrement marquée ces dernières années et montrée lors de deux études récentes menées sur le bocage bressan (COULON V. - Mise en place d’un projet de réintroduction d’une population naturelle de faisan commun en Bresse - ONCFS 2007 rapport Licence professionnelle Aménagement. PEYRTON T. - Evaluation de l’impact des Mesures agroenvironnementales sur le bocage en Saône et Loire - Evolution de la typologie des haies -
Fédération départementale des chasseurs de la Saône et Loire à paraître).
Par ailleurs, elle a également été mise en évidence par des travaux antérieurs (Les bocages en Bourgogne -
Observatoire régional de l’environnement de Bourgogne 2001).
Une première proposition émanant des exploitants du groupe de travail a été d’envisager l’intérêt d’utiliser localement un outil d’entretien des haies : le lamier à scie. Autour de cette première idée est né le projet d’étudier plus largement et globalement l’entretien et l’exploitation du bocage en conciliant les intérêts faunistiques et agricoles. Rapidement, plusieurs questions se sont posées autour des objectifs que l’on pouvait fixer à l’entretien de ce bocage telles que la conservation ou l’amélioration des potentialités biologiques des haies, la production de bois énergie, litière ou compost. Les coûts, les amortissements et mises en œuvre des nouveaux matériels nécessaires, l’intégration de nouvelles pratiques dans les calendriers de travail des exploitants ont aussi été évoqués. Les trois municipalités concernées ont été associées à cette réflexion. La commune de Saint Usuge s’étant déclarée intéressée par la démarche, le linéaire qu’elle entretient a été pris en compte dans ce travail.
Cette étude, directement issue de la mise en œuvre du dispositif Agrifaune, vise donc à répondre à ces différentes questions en évaluant la faisabilité d’un changement de pratique, ce dernier étant conditionné par les potentialités de production de biodiversité et de bois du bocage bressan.
Elle regroupe différents partenaires techniques et financiers. La Fédération départementale des chasseurs de la Saône et Loire porte ce projet ; elle y participe techniquement et financièrement. La Chambre d’agriculture de Saône et Loire et le Centre régional de la propriété forestière de Bourgogne sont les prestataires techniques principaux. L’Office national de la chasse et de la faune sauvage, le Conseil régional de Bourgogne et le Pays de la Bresse bourguignonne accompagnent ce travail. L’Agence de l’eau Rhône – Méditerranée et Corse ainsi que le programme européen LEADER mis en œuvre par le Groupe d’action LEADER en Bresse cofinancent cette étude.
En Bresse bourguignonne, dans le département de Saône et Loire, le linéaire bocager diminue sensiblement encore de nos jours et les caractéristiques des haies sont également modifiées par de nouvelles pratiques d’entretien. Les conséquences sont évidentes sur les plans agronomique, environnemental, paysager… L’évolution des exploitations agricoles bressannes et notamment le changement de production, l’agrandissement parcellaire, la diminution des besoins en bois expliquent en grande partie cette situation. Dans le cadre du dispositif AGRIFAUNE en Saône et Loire, un groupe de travail local associant plusieurs représentations agricoles, cynégétiques et des exploitants a réfléchi aux solutions possibles pour concilier agriculture actuelle voire future et conservation à long terme du bocage.
L’utilisation de nouveaux matériels, la recherche de nouvelles fonctions pour le bocage, en particulier économiques, semblent faire partie des solutions.
Ainsi, un travail d’évaluation des potentialités de production de bois de l’ensemble des linéaires boisés présents sur huit exploitations bressannes a été mené. Prenant en compte la biodiversité, cette évaluation montre les potentialités de la majeure partie des exploitations à produire du bois de façon immédiate et pérenne. Différents données technico-économiques indiquent également aujourd’hui la pertinence d’une telle exploitation raisonnée du bocage et des débouchés locaux apparaissent.
Etude d’opportunité sur l’utilisation du lamier à scie et sur la valorisation des produits d’entretien et d’exploitation des haies en Bresse bourguignonne :
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