Pôle Bocage
et Faune Sauvage

Ecophysiologie des reptiles

Contrairement aux endothermes, les ectothermes terrestres tels que les reptiles ne produisent pas de chaleur et leur température corporelle varie selon les conditions thermiques environnementales. Leur physiologie (reproduction, digestion) et leur écologie (déplacements) vont donc directement dépendre de la température environnementale. Ils peuvent thermoréguler de façon comportementale, en s’exposant plus ou moins aux radiations solaires. Ils sont notamment plus thermophiles pendant des phases clés de leur cycle de vie, à la sortie d’hivernage, lors de la reproduction, la mue, la digestion.

Les reptiles squamates sont des prédateurs. Ils ont donc un rôle intégrateur dans la chaîne trophique. Les lézards se nourrissent essentiellement d’insectes alors que les serpents sont carnivores et se nourrissent de petits vertébrés, tels que micrommamifères, lézards et oiseaux. Les reptiles présentent de faibles besoins énergétiques et l’essentiel de l’énergie assimilée peut être transformée en biomasse. A l’échelle démographique, les capacités d’accueil des populations de reptiles sont généralement plus élevées que celle des endothermes. Ce sont souvent les prédateurs les plus abondants (numérique et souvent de biomasse) sur une zone donnée. Par exemple, plusieurs dizaines de vipères (Lourdais et al, 2002) et entre 400 et 500 lézards par hectare peuvent être observés (Mou, 1987). La dynamique de leurs populations dépend largement de celle de leurs proies. Par exemple, dans l’ouest de la France, on observe une influence directe des variations de populations de campagnols sur celles de la Vipère Aspic (Lourdais et al, 2002).

En comparaison avec les endothermes (oiseaux, mammifères) les reptiles se déplacent peu et ont des capacités de dispersion limitées et des domaines vitaux généralement réduits. Ils sont donc directement dépendant des conditions locales. Par exemple, le domaine vital du lézard des murailles est compris entre 15 et 20 m² (Strijbosch et al, 1980). Les reptiles sont donc très sensibles aux caractéristiques du milieu (facteurs biotiques et abiotiques) et ont un fort potentiel bio indicateur à l’échelle des écosystèmes.

 

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