Pôle Bocage
et Faune Sauvage

La taille de la maille bocagère

Certains animaux installés dans les haies et les talus exploitent la parcelle plus ou moins profondément en fonction de leurs capacités de déplacement, laquelle est aussi liée à leur état physiologique. Aussi, les dimensions des parcelles peuvent-elles avoir des répercussions sur l’importance de la faune. Cette notion d’élargissement du bocage mérite d’être prise en compte : le dépassement d’une certaine surface de parcelles semble entraîner la disparitions d’animaux caractéristiques du bocage, les différentes microclimatiques et les effets de lisière étant moindre dans les grandes parcelles (Burel, 1990, inter alia).

La densité de haie


La relation entre maillage et avifaune est démontrée par le tableau suivant qui indique que la densité de couples reproducteurs varie en fonction de l’élargissement du bocage.
Bien que réalisé dans une autre région que celle concernée par ce rapport, les travaux de Grafeuille et al. (1981-1982) montrent que, en moyenne, dans un bocage à maille serrée (1ha), la densité, exprimée en couples d’espèces constantes, est 2,5 supérieure à celle observée dans un bocage à maille large (6 ha).

Les travaux de le Duc (1976), même si, comme le signale l’auteur, cette conclusion est à utiliser avec prudence, mentionnent que la maille bocagère peut-être élargie, sans influence sur les populations de chouettes hulottes (Stix aluco), à condition de ne pas dépasser une taille moyenne maximale de parcelles (5,8 ha pour la région considérée). Un maillage plus grand entraîne une brusque diminution de la densité de ce rapace.
Pour les reptiles, la population totale étant surtout fonction de la longueur de talus utilisable, elle diminue ave l’accroissement de dimensions du maillage (Saint-Girons et Duguy-1976).

Diversité et richesse spécifiques


Comme le montre le tableau précédent, l’élargissement de la maille bocagère ne provoque pas nécessairement de diminution du nombre total d’espèces de passereaux : des nicheurs de formations rases ou buissonnantes cohabitent.

En revanche, la situation est toute autre pour le nombre des espèces constantes et accessoires : 29 en bocage typique pour 20 en bocage à mailles élargies, et seulement 13 en zone ouverte (Eybert et Mahéo, 1975).

Pourtant, l’ouverture du paysage, si elle reste limitée, ne peut pas en faire diminuer, mais au contraire accroître la diversité écologique du milieu en faisant voisiner des zones de différentes tailles de grain ; si les suppressions de haies se poursuivent, la diversité de taille de grain reste constante pour un temps, puis décroît fortement lorsqu’il n’en subsiste plus que quelques unes dans un paysage devenu très ouvert (Braudy, 1984, in Courtiade, 1991 - Clavreul, 1984 - Courtiade, 1991).
Toutefois, dans les zones faiblement dégradées, une faune pauvre en espèces et peu abondante ne signifie pas qu’elle est sans intérêt : des nicheurs particuliers peuvent s’y trouver (Notteghem, 1986).

 

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