Pôle Bocage
et Faune Sauvage

Mesures de gestion

Propositions relatives à l’habitat
L’identification des zones prioritaires pour la reproduction constitue un premier objectif de
façon à établir une cartographie des habitats essentiels pour cette espèce, par exemple à l’échelle des
Régions administratives. Vue l’étendue des territoires de reproduction les acquisitions foncières
n’apparaissent pas comme une priorité pour la conservation des habitats favorables à la Tourterelle
des bois. Par contre les exigences de cette dernière doivent être prises en compte dans la gestion des
habitats. La cartographie des habitats favorables est un préalable à la mise en place d’actions de
protection de ces derniers, en particulier des actions de gestion de l’existant, et de restauration.

Pour la période de reproduction, les interventions à encourager sont :
- Favoriser les lisières dans les aménagements forestiers, en particulier la strate arbustive, et
l’hétérogénéité des peuplements, par une exploitation équilibrée favorisant l’alternance de jeunes
peuplements et de peuplements âgés, et prendre en compte les éléments boisés de petite superficie :
bois, bosquets, boqueteaux, haies, ripisylves...
- Mettre en place des mesures de gestion des haies et des ripisylves respectueuses des exigences
biologiques de la Tourterelle des bois, notamment par le maintien des arbustes, la non taille du
houppier et le respect d’un calendrier pour les entretiens en évitant la période de nidification,
laquelle s’étend de mai à août
, et maintenir des postes de chant en conservant des arbres morts.
- Restaurer les haies dégradées en se basant sur les critères énoncés ci-dessus.
- Choisir des espèces végétales appropriées de type épineux lors de la plantation de nouvelles
haies, en particulier l’Aubépine (Crataegus sp.) ; en climat océanique, procéder à des plantations sur
paillage naturel pour favoriser le démarrage des lianes et sous-arbrisseaux, par exemple le
chèvrefeuille, l’églantier, le lierre et la ronce.
- Assurer une meilleure prise en considération de la haie dans le cadre de la Politique Agricole
Commune, ainsi que des autres éléments fixes du paysage, par exemple les bosquets.
- En plus des actions sur les sites de nidification, des mesures complémentaires peuvent être
prises afin d’améliorer les potentialités alimentaires en mai et juin.
- Création de zones d’agrainage artificiel, lorsque les potentialités sont trop faibles et
qu’il n’y a pas d’autres alternatives (par exemple du type agrainoir à phasianidés).
- Mise en place de bandes cultivées pouvant comprendre des plantes adventices
reconnues appétantes pour l’espèce ou bien favoriser des jachères spontanées, ou laisser des bordures
de parcelles sans traitement herbicide.
- Création de mares ou points d’eau avec une pente douce dégagée en périphérie.

Propositions relatives à la chasse
- Connaissance des prélèvements :
La connaissance des prélèvements est indispensable à toute gestion cynégétique y compris des
oiseaux migrateurs. Cela implique la mise en place au niveau national d’une enquête, au minimum
tous les trois ans et si possible annuellement, en s’appuyant sur un protocole standardisé, comparable
à celui déjà utilisé lors des enquêtes précédentes.
Cette évaluation quantitative est à compléter par une analyse de la structure du tableau de
chasse par l’analyse des ailes. La “ lecture ” des ailes permet d’identifier les jeunes de l’année
(précoces et tardifs) des adultes, et par la même d’estimer la réussite de la reproduction.

- Contrôle des prélèvements :
Mettre en place un Prélèvement Maximum Autorisé, dans un premier temps journalier
(compris entre trois et six oiseaux), de façon à éviter les abus, puis saisonnier à l’instar de la bécasse
des bois. L’avantage du P.M.A, journalier ou annuel, est de pouvoir être modulé en fonction du
niveau des populations et de la réussite de la reproduction. Il permet aussi de faire prendre conscience
que la Tourterelle des bois n’est pas un oiseau migrateur à effectifs inépuisables, mais que cette
espèce, à l’image d’espèces sédentaires, doit faire l’objet d’une gestion si l’on veut pérenniser cette
ressource renouvelable.

- Période de chasse :
Adapter la saison de chasse à la période postnuptiale, une fois la reproduction terminée, c’est
à dire à compter du 1er septembre. Le nombre de jours de chasse et les modalités étant définis suivant
chaque région ou département, jusqu’au 15 octobre au plus tard, les oiseaux ayant quitté notre
territoire à cette date.

 

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