Pôle Bocage
et Faune Sauvage

Etat des populations et menaces potentielles

Tendance des effectifs
Les effectifs sont globalement en forte baisse depuis plus de 25 ans. Les prélèvements par la chasse
étaient de 13,5 millions en 1974/1975, 6,4 millions en 1983/1984 et 3,2 millions en 1998/1999.

Menaces
- La chasse : les chasseurs vivent toujours sur le mythe d’une espèce abondante et surtout prolifique.
Bien que cet a priori tende à régresser, les mesures de gestion cynégétique de l’espèce restent peu
nombreuses.

- La prédation : comme pour toutes les espèces, la prédation peut jouer un rôle majeur sur les
populations fragiles, ce qui est le cas des populations en cours d’implantation ou de réimplantation, ou
des populations ayant subi de fortes épidémies. Certaines études suggèrent que la prédation puisse
être pour partie responsable du maintien des populations à un faible niveau suite à un brusque déclin
provoqué par des épidémies. Le lapin figure parmi les principales proies de nombreux prédateurs
terrestres tels que le renard, le putois, la fouine et la martre. C’est aussi une proie préférentielle de
certains rapaces tels que le hibou grand-duc dont l’activité nocturne coïncide avec celle du lapin.
Enfin, notons que la régression des populations d’aigle de Bonelli est pour partie attribuée à la baisse
des effectifs de lapins dans le sud de la France. La reconstitution de populations de lapins fait partie
des axes retenus pour sauvegarder l’aigle de Bonelli en France.

- Les pathologies : c’est le facteur sur lequel l’attention se focalise le plus. Les trois principales
pathologies affectant le Lapin sont la myxomatose, la VHD (viral haemorrhagic disease) et la
coccidiose. Dans l’ouest de la France, ces trois pathologies interviendraient dans des proportions à peu
près identiques. L’impact de la coccidiose en nature est assez peu documenté. La myxomatose et, dans
une moindre mesure, la VHD ont été plus étudiées. Si l’impact de la myxomatose est aujourd’hui
moindre que ce qu’il était lors de son introduction en 1952, celui de la VHD peut être très fort.
Certaines populations soumises conjointement à ces deux maladies peuvent enregistrer des mortalités
annuelles de l’ordre de 80-90 % chez les adultes et plus de 95 % chez les jeunes. Toutefois, certaines
populations de taille importante semblent peu affectées par ces maladies. Dans ces populations, il
semble qu’une circulation efficace des virus entraîne une forte immunité les préservant de fortes
épidémies.

- La structure de l’habitat : c’est probablement le principal facteur limitant de la dynamique de
populations de l’espèce. Il pourrait intervenir à deux niveaux. Tout d’abord d’un point de vue purement
démographique. En une cinquantaine d’année, nous sommes passés d’une situation où le Lapin était
présent presque partout et en relative abondance (métapopulation), à une nouvelle situation où
l’espèce est confinée dans des poches plus ou moins isolées les unes des autres là où le milieu est resté
favorable et où sa présence est tolérée par le monde agricole (population fragmentée). Dans une
population fragmentée, la probabilité d’extinction d’un noyau isolé est forte et augmente lorsque le
degré d’isolement croît et que la taille du noyau diminue. Les populations actuelles présentent donc un
handicap démographique par rapport aux populations anciennes. Le deuxième niveau auquel la
structure de l’habitat intervient concerne la myxomatose et la VHD puisque les petits noyaux de
population semblent généralement plus sensibles aux maladies que les grosses populations.

- La qualité de l’habitat : l’évolution du paysage rural a conduit à deux grandes évolutions opposées
mais ayant le même impact défavorable sur les populations de Lapins. Il s’agit d’une part des zones
où l’agriculture s’est intensifiée, avec agrandissement de la taille moyenne des parcelles, destruction
des haies et bosquets qui constituaient des refuges pour le Lapin et mise en place de cultures très
sensibles aux dégâts. Ces milieux sont peu hospitaliers et le Lapin n’y est pas toléré en raison des
dégâts qu’il y occasionne. A l’inverse, il y a des zones où l’agriculture a disparu. Le milieu s’est fermé
et le Lapin ne peut plus y vivre.

 

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