Bocage breton : de la qualité de l’eau à l’énergie transformée
Autrefois, le paysage Breton était structuré par le bocage. Les haies constituaient une limite parcellaire et une ressource en biomasse-énergie. Elles retenaient les eaux de ruissellement, notamment en périodes de crues.
Comme dans d’autres régions, ce milieu a été déstructuré à partir des années 1950, avec l’agriculture productiviste. Les remembrements restent bien présents chez les bretons. Entre 1996 et 2008, les haies et talus ont reculé de 12 % et le linéaire bocager serait aujourd’hui de l’ordre de 180 000 kms (source DRAAF, 2008).
La prise de conscience est venue des incidences sur la qualité des eaux, l’érosion des sols et la perte de biodiversité. Elle s’est traduite par des projets de reconstitution de haies bocagères, comme le programme Breizh Bocage, porté par les pouvoirs publics.
D’autres initiatives l’ont accompagné, comme celle entre chasseurs et agriculteurs, favorisant les synergies entre amélioration de la biodiversité dans les campagnes et viabilité économique des exploitations agricoles. Par exemple, les haies bocagères plantées et entretenues suivant les conseils de techniciens, fournissent le bois nécessaire au chauffage de bâtiments d’élevages, en agriculture raisonnée.
C’est encourageant, pour que le bocage breton, toujours ancré dans la mémoire collective, puisse retrouver les fonctions écologiques qu’on lui reconnait.
Jean-François Maillard, ONCFS, délégation Bretagne Pays de la Loire